Journée d’études : L’inopérance de l’énergie

12 de juin à l’École nationale des beaux-arts de Paris.

 

L’énergie — sa production, son extraction, son entreposage, sa transformation — est sans doute le principal dispositif narratif dans les grands récits de notre espèce voire de notre planète. Toutes les narrations terrestres, tous les événements épiques, en apparence si disparates, se laissent saisir, et propulser, par l’énergie ; c’est le lubrifiant narratif par excellence de tout ce qui se dit, se crée, se conçoit, se fait. Sans elle rien ne bouge. Directement ou indirectement, le soleil est la source principale de l’énergie sur Terre : mais que veut-il de nous ? Que cherche-t-il à obtenir par le moyen des vastes nappes de pétrole que la chaleur de ses rayons a lentement  et anorganiquement mijoté dans les profondeurs de la terre, et dont l’extraction nous semble si irrésistible que nous mettons notre propre survie en péril pour pouvoir la libérer de son visqueux ensevelissement ? En somme, l’opérance de l’énergie semble aller de soi, la condition de toute possibilité ou impossibilité. Or, peut-on imaginer l’énergie à l’état de son inopérance? Quelle serait la puissance d’une énergie dont l’opérance était ainsi désactivée, interrompue ou laissée à l’état de latence ? Quels récits l’inopérance de l’énergie pourrait-elle déclencher ou du moins cesser d’empêcher ?

Prolongeant une année de recherches collectives sur le barrage, au sein du DSRA Document & art contemporain, cette journée d’études propose de revenir sur la question de l’énergie au sens le plus libre, les chercheur.e.s du groupe l’abordant sous l’angle de son éventuelle inopérance.

 

Programme : 

(Télécharger en format pdf)

9h30 / Ouverture et présentation de la journée. Mabel Tapia et Stephen Wright

10h / Out of Service: An à propos of props, appropriate equipment and purposeless maids. Anna Romanenko

10h45 / L’en-deça de l’action: quand energeia rencontra dynamis. Considérations sur les inopérances de l’énergie, suivies d’une brève méditation sur l’énergie des inopérances. Stephen Wright

11h30 / Notules sur l’érotique provençale ou comment réduire l’instinct sexuel tout en l’exaltant au XII e siècle. Thomas Guillot

12h15 / Tides. Interventions in situ et éphémères sur les plages de Malcolm Island (Canada). Diaporama. Louise Deltrieux

 

Pause déjeuner

 

14h  / Against lighting. Museum as power plant vs skylights, shades and cellars. Asli Seven

14h45  / FEISAR. Projection. Aurélien Bambagioni

et  / La vie multiple de l’art. Opérances et inopérances à l’ère de la fin du musée. Mabel Tapia

15h30 / Opus Focus. No tricks no strike, turning the light off towards  the luminous potential of attention disampowerment. Matteo Locci

16h15 / Energetic transformations: who is consuming who’s energy? Andreas Maria Fohr 

17h30 / L’arbre (2008). Projection. Virginie Yassef et Julien Prévieux